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LA TAPISSERIE ÉTRANGÈRE AU XVIIl0 SIÈCLE 397
tages considérables. Le grand électeur met à sa disposition toutes les matières d'or et d'argent dont il pourrait avoir besoin pour ses travaux, et lui avance une somme de 2,400 écus.
L'atelier de Mercier comptait neuf ouvriers; la plupart de ses ouvrages entrèrent dans la décoration des palais de Berlin, de Potsdam et des autres résidences du prince, où on les voit encore. Les cartons étaient fournis par les frères Casteel, originaires de Flandre.
Quelle qu'ait été l'activité des tapissiers de Berlin depuis leur arrivée jusqu'à la mort de leur protecteur (1713), ils étaient en trop petit nombre pour exercer une sérieuse influence sur le développement de l'industrie allemande.
Parmi leurs œuvres, conservées dans le palais de Berlin, on remarque surtout la suite' représentant les exploits du grand électeur. Ces tapisseries sont placées dans les appartements de la reine;' plusieurs portent la date de 1693. Elles donnent une idée avantageuse de l'habileté de Mercier et de ses collaborateurs.
Il est probable qu'après la mort du grand électeur, le fondateur de la manufacture de Berlin quitta cette ville et alla se fixer à Dresde. Sur plusieurs pièces dont on parlera plus loin, et qui portent toutes une date postérieure à 1713, le nom de Mercier est suivi de la mention : à Dresden.
Jean Barrobon, beau-frère de Mercier,'avait pris sa place à la tête de la manufacture berlinoise pour céder bientôt après la direction à son fils Pierre. Charles Vigne, dont le nom semble indiquer aussi une origine française, remplaça Pierre Barrobon et donna à l'entreprise un développement considérable. L'atelier de Berlin n'aurait pas occupé, vers 1736, moins de deux cent cinquante ouvriers. Ses productions se répandent alors dans tous les pays environnants et font une concurrence sérieuse aux tentures flamandes et françaises. On assure qne Ie directeur de la manufacture de Berlin abandonna de bonne beure la haute lice pour le métier à pédales. Le fait demande confirmation. Il semblerait, d'après les anciennes descriptions de Berlin et de ses environs, que les deux procédés étaient concurremment en usage dans les ateliers prussiens.
Vigne était mort avant 1769; mais ses héritiers avaient maintenu la manufacture sur son ancien pied. On lit, en effet, dans la Description de Berlin et de Potsdam, publiée par Nicolaï sous la date de 1769, le passage suivant : « Les tapisseries de haute et
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